VILLE DURABLE : un plan de communication en béton pour la végétalisation de la place François de Menthon !
L'été s’installe, et les températures grimpent à Annecy. Le groupe majoritaire se félicite à grands renforts de publications sur les réseaux sociaux d’avoir transformé la place François-de-Menthon en un « espace convivial et de rencontre ». Vingt arbres plantés, des bancs, un peu moins de bitume pour adapter la place au changement climatique.
Le discours municipal évoque fièrement un « grand plan de désimperméabilisation et de végétalisation ». Sauf que la réalité du site (la place repose sur un tunnel et une voie ferrée) était connue dès le départ. La profondeur de sol disponible limite fortement la plantation d’arbres à grand développement, avec une végétalisation de surface, mais pas une transformation de fond. Ce qui aura par ailleurs pour résultat de compromettre l’avenir des manifestations populaires qui animaient cette place : le Village des Alpes, les vide-greniers, les dons du sang…
En réalité et en pleine journée, la place continue donc de rayonner la chaleur accumulée dans ses revêtements certes plus clairs, mais toujours largement minéraux. Dans ces conditions, qui voudrait sérieusement aller flâner là bas ? Résultat : la place est désertée. Pas un banc occupé. Pas un jeu d’enfant. Pas une pause fraîcheur. En pleine vague de chaleur, une autre anomalie frappe les esprits : les fontaines à eau censées soulager les passants ne fonctionnent pas toutes dans la ville. Hors l'installation de fontaines brumisantes aurait, par exemple, été bienvenue sur cette place.
Et pourtant, l’addition, elle, est bien réelle : plusieurs centaines de milliers d’euros pour un résultat qui peine à convaincre. Fallait-il pour autant se contenter d’un verdissement de façade, à ce prix-là ? La requalification de la place François de Menthon ressemble donc clairement à une opération de communication chère payée de la majorité actuelle, avec des gestes symboliques et une facture salée pour les Annéciens.