COMMERCES : une commission d'indemnisation amiable bienvenue, mais insuffisante.
Depuis plusieurs mois, nous alertons sur les conséquences très concrètes de la piétonisation à Annecy : une baisse de fréquentation, des difficultés d’accessibilité, et des pertes de chiffre d’affaires qui fragilisent durablement l’activité de nombreux commerçants, notamment dans le secteur du lac et de la rue de la Paix.
Nous nous étions publiquement exprimés à plusieurs reprises, dans nos interventions au Conseil municipal comme dans notre lettre d’information d’avril dernier, pour demander la mise en place d’un dispositif de compensation digne de ce nom. C’est désormais chose faite, partiellement.
La Ville vient en effet d’annoncer la création d’une commission d’indemnisation amiable pour les professionnels touchés par les travaux de la rue de la Paix, à l’image de ce que proposent déjà d’autres communes comme Annemasse avec le dispositif ImpactEco. Nous saluons ce premier pas, qui reprend l’une de nos propositions concrètes. C’est une reconnaissance tardive, mais bienvenue, du préjudice subi.
Mais cette avancée soulève aussi quelques questions.
Pour les commerces (les professions libérales ne sont pas incluses dans le dispositif) justifiant d'au moins 15% de pertes sur la période de juin 2024 à juin 2025, le montant maximal d’indemnisation possible sera de 23 K€. Est-ce que ce montant sera suffisant, au regard des pertes constatées par certains commerçants, qui évoquaient encore récemment des baisses allant parfois jusqu’à 40 % de chiffre d’affaires ?
Dans le même ordre d'idée, l'enveloppe globale allouée dans le budget 2025 de la ville est de 89 K€. Avec une estimation d'environ 13 commerçants potentiellement éligibles, cela revient donc possiblement à une indemnisation moyenne très faible, de 8 K€ par commerçant.
Enfin, et à l'heure actuelle, le dispositif ne concerne pour l’instant que la rue de la Paix, alors que de nombreux établissements du secteur du lac sont aussi confrontés aux mêmes difficultés, sans aucune réponse, ni indemnisation prévue.
Une nouvelle fois, la transformation de nos espaces publics doit se faire avec les acteurs économiques qui la font vivre.
Nous continuerons donc de défendre cette exigence : élargir ce dispositif à l’ensemble des professionnels touchés, notamment dans le secteur du lac, et augmenter significativement les montants plafonds et les budgets alloués.