FINANCES : que dit le compte administratif 2024 de la ville d'Annecy ?
Le compte administratif 2024 de la Ville d’Annecy illustre une nouvelle fois la gestion budgétaire à la fois déséquilibrée et déconnectée des priorités des habitants.
D’abord, la pression fiscale atteint un niveau inédit. Au budget 2024,la taxe foncière avait encore été relevée, de 14 %, portant le taux à 34 %. Cette nouvelle hausse brutale a généré un surplus de recettes fiscales, qui n’ont malheureusement pas été dirigées vers une amélioration tangible du service public, mais absorbées par des dépenses de fonctionnement en hausse.
Ces dépenses de fonctionnement s’élèvent à 204,5 millions d’euros, en progression de 2,4 %, dont 125,6 millions d’euros pour les seules charges de personnel, soit 61 % du budget de fonctionnement.
Côté investissements, le discours officiel vante un budget « record » de 66,6 millions d’euros. Mais dans les faits, près de 23 % de cette somme est consacrée à un seul projet : la réhabilitation du Haras (15,5 M€), financée en grande partie grâce à l’appui du Département. À l’inverse, seuls 1,4 million d’euros sont fléchés vers le logement social. Les promesses d'engager ces travaux prioritaires avant la fin de l'année ou au printemps prochain (piscine des Marquisats, rénovation de l’Hôtel de Ville, école des Teppes) ne coûteront rien à la municipalité en place puisqu'ils ne seront payés qu'après les prochaines élections.
L’épargne nette atteint certes 38,6 millions d’euros, en forte progression. Mais cette dynamique repose exclusivement sur la hausse des impôts et sur des produits exceptionnels non reconductibles, comme le remboursement d’assurance de 1,5 million d’euros ou la cession à Grand Annecy d’un bien immobilier pour 4 millions d’euros. En fin d’année, un emprunt de 15 millions d’euros a été contracté mais non mobilisé, masquant partiellement la réalité d’un recours à l’endettement qui ne sera impacté qu'à partir de 2025.
En synthèse, ce compte administratif est à l'image de celui des années précédentes : des impôts qui augmentent fortement, des dépenses de fonctionnement non maîtrisées, un investissement déséquilibré, des engagements non tenus, et un recours à l'emprunt sur travaux engagés, laissé à la charge des successeurs.