ÉDITO :
Plaidoyer pour les oubliés de la mobilité.
La marche est le mode de déplacement le plus naturel (elle représente plus de 50 % des déplacements en hypercentre), le plus ancien, le plus accessible. Et pourtant, à Annecy, le piéton ne bénéficie ni des bons aménagements, ni de la considération politique qu’il mérite. Pire encore, les zones dites “piétonnes” deviennent progressivement des zones partagées, à l'image de la vieille ville ou plus récemment de la rue de la Paix, avec des conflits d’usage qui se multiplient entre vélos, trottinettes et piétons.
Aujourd’hui, les piétons, qu’ils soient jeunes, âgés, ou à mobilité réduite, doivent naviguer avec prudence dans des espaces censés leur être dédiés. C’est un non-sens, et surtout une faute d’aménagement et de hiérarchisation des priorités.
Depuis 2020, la majorité municipale fait le choix d’un développement massif des infrastructures cyclables. La promotion du vélo est un objectif légitime (si elle ne se base pas d'ailleurs sur une opposition dogmatique avec la voiture, et si le code de la route est effectivement bien respecté par les cyclistes), mais elle ne peut clairement pas se faire au détriment des piétons.
Pour garantir la sécurité, la lisibilité et l’apaisement dans l’espace public, une séparation des différents flux de circulation (voitures et bus, cycles et piétons) s'impose.
Et cela ne peut reposer uniquement sur le bon vouloir ou la cohabitation implicite. Il faut des règles claires, visibles et appliquées.
Comme cela se fait déjà dans de nombreuses communes françaises, un arrêté obligeant les cyclistes à mettre pied à terre en zone piétonne est nécessaire. Cette règle de bon sens permet de restaurer une vraie priorité piétonne, sans interdire le vélo en centre-ville, mais en rappelant que les zones piétonnes ne sont pas des pistes cyclables.
C’est une mesure pragmatique, facile à mettre en œuvre, à adapter selon les périodes touristiques ou les zones sensibles, et surtout compréhensible par tous.
A l'avenir, faisons d'Annecy une ville qui n’oppose pas les mobilités, mais qui les organise intelligemment. Une ville où l’on peut marcher en sécurité, rouler à vélo sans conflit, utiliser un réseau de transport en commun efficace et circuler en voiture sans confusion.