DOSSIER : la contre vérité du bilan de mandat municipal. |
À l’approche de la fin du mandat, et avant la limitation de la communication pré électorale à venir dès début septembre, l’équipe municipale a lancé une vaste opération de séduction, sous forme de bilan de mandat, édité à 25 000 exemplaires, avec l'argent du contribuable annécien, tout en éliminant sciemment les photos des élus d'opposition . Elle revendique fièrement 80 % du programme réalisé, une ville transformée, plus verte, plus solidaire, plus démocratique. Mais qu'en est il réellement ?
Des gros chiffres sont annoncés avec 500 millions d’euros de budget annuel pour la ville, mais un bilan qui se garde bien de mentionner que les Annéciens ont vu leur taxe foncière augmenter de 45 % sur le mandat, pendant que les indemnités des élus progressaient de 25 %. Avec à la clé, un double discours : d’un côté l’investissement affiché, de l’autre une pression fiscale de plus en plus forte sur les ménages, volontairement occultée.
Le bilan vante une "ville agréable à vivre au quotidien", avec la mise en avant de la généralisation des pistes cyclables, le "4e rang" au baromètre cyclable, la piétonnisation. Mais les retours de terrain sont bien différents : des plans de circulation mal pensés, une concertation inexistante, des rues bloquées, des parkings saturés, un accès compliqué aux commerces et services. Sans compter les problèmes de propreté urbaine rencontrés, avec des parkings dégradés et insalubres utilisés régulièrement comme complément des toilettes publiques, par ailleurs mal entretenues.
Sur le plan de l'urbanisme, beaucoup de mots : "Bien Construire Annecy", "Plan Annecy 2050", "Bail Réel Solidaire", mais les difficultés de logement ne font que s'accentuer. Pour la première fois depuis longtemps, les bases physiques ont été en baisse ainsi que les droits de mutation en 2024 et cela montre bien le manque d'ambition de la majorité sur ce mandat, pour répondre à la demande de logements des habitants.
Entre 2020 et 2025, deux hectares (l'équivalent d'un peu moins de trois terrains de football) d’espaces verts auraient été créés et ouverts aux habitants. Mais dans le même temps, le manque d'entretien de ces espaces verts est criant avec de la végétalisation qui empiète parfois sur les routes et trottoirs et pose un problème de sécurité.
Le mandat avait promis un renouveau démocratique ambitieux, avec la mise en place d’un nouveau découpage territorial et la création de seize conseils de quartier, censés redonner la parole aux habitants. Mais dans les faits, ces conseils ont été systématiquement marginalisés, cantonnés à un rôle consultatif sans poids réel sur les décisions. Aucune décision majeure n’a été prise avec ou grâce aux conseils de quartier et de nombreux bénévoles engagés initialement ont fini par se retirer, déçus par l’absence d’écoute et de moyens. L'exemple récent du bureau de Poste de Novel ou le conseil de quartier concerné avait informé la municipalité bien en amont des risques liés à la potentielle fermeture, en est une bonne illustration, alors que dans le même temps et le même quartier, la municipalité a jugé utile de racheter un fonds de commerce (ce qui est logique), et les murs (beaucoup moins logiquement), à un particulier propriétaire d'un débit de boisson. Cela traduit le manque de vision de la majorité actuelle, pour le quartier concerné.
Enfin, la "réhabilitation de l’Hôtel de Ville" comme le dit le bilan de mandat se fait toujours attendre, alors qu'il devait être le grand projet symbolique du mandat. Résultat, un chantier au point mort depuis 2020, et un recours juridique comme épée de Damoclès au-dessus de la tête, avec aucune avancée visible depuis des mois. Toutefois ces opérations sont promises pour l'automne 2025 ou le printemps 2026, ce qui permettra de différer les premiers paiements au prochain mandat.
Vivement 2026 !