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09 Jun
09Jun

TRANQUILLITÉ : une charte pour une simple mission d'été ?

Une charte de la vie nocturne, censée encadrer les comportements, prévenir les nuisances et concilier les intérêts des noctambules, des riverains et des professionnels vient d’être signée. Pour rappel, le programme électoral de la majorité prévoyait initialement la création d'un conseil de la vie nocturne. Cette charte intervient donc cinq ans après le début du mandat...

Le document se présente comme un accord partenarial entre la Ville, l’État et les exploitants. Elle contient de nombreuses déclarations d’intention : promouvoir le respect de la tranquillité publique, veiller à l’hygiène, former le personnel, prévenir les conduites à risque. Mais aucune obligation réelle, aucun moyen spécifique, aucun objectif chiffré n’est mentionné. De plus, l’adhésion à la charte est facultative, sans dispositif d’évaluation publique ni bilan transparent.

Parmi les rares annonces concrètes issues de cette charte, la Ville prévoit d’expérimenter la mise en place de « chuteurs », agents postés à la sortie des établissements de nuit pour inciter les clients à quitter les lieux dans le calme. L'approche est minimaliste, puisque la Ville choisit de déléguer le sujet à quelques jeunes saisonniers qui sillonneront les rues trois soirs par semaine, de 22h à 3h du matin, entre juillet et août.

Ce sont donc 15 heures par semaine et par médiateur qui sont censées résoudre les tensions, prévenir les débordements et réguler les usages de la vie nocturne dans tout le centre-ville. Une mission confiée à "des étudiants , si possible issus de la filière sociale, habillés de tenues identifiables, en lien avec les opérateurs de vidéosurveillance", selon les termes de l'offre d'emploi correspondante, en ligne sur le site de la ville depuis mi-mai.

Cette annonce en dit long sur l’écart entre les discours d’affichage et la réalité du terrain. D’un côté, une charte censée répondre aux attentes des habitants, des commerçants et des usagers. De l’autre, une réponse minimaliste, ponctuelle et précarisée, à mille lieues des enjeux de tranquillité et de sécurité urbaine que connaît Annecy.

Nous défendons toujours l’idée d’une vie nocturne apaisée, partagée, animée, mais aussi respectueuse du droit à la tranquillité des riverains. Cela suppose des moyens de médiation plus professionnels et pérennes que ceux proposés, et surtout d'inclure un volet plus dissuasif, avec par exemple le renforcement des équipes de police municipale.

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